La Salida no 50, magazine de tango français
Attention, tout un autre monde !
Seconde capitale du tango, après Buenos Aires, Seinäjoki se trouve en Finlande, et cela même si la mégapole argentine s’oppose remarquablement à la petite ville provinciale finlandaise avec ses 30.000 habitants. L’importance de Seinäjoki est due à son grand festival de tango d’été Tangomarkkinat (le marché du tango). Pendant ce festival, la petite ville se remplit de passionnés qui viennent de toute la Finlande pour danser. Parfois, plus de 100.000 visiteurs. On danse le tango partout!
La Finlande est le seul pays au monde, après l’Argentine, où le tango fait véritablement partie intégrante de la culture populaire. Le tango finlandais est une interprétation simplifiée du tango argentin comprenant aussi des éléments de chansons populaires russes.
Les figures ne sont pas si compliquées – que dans le tango argentin – mais la cadence est la même et c’est aussi l’homme qui guide la femme. On danse aussi très serré (taet), les yeux fermés. Les Finlandais sont généralement taciturnes et timides ; le tango agirait donc comme un “transmetteur” de sentiments difficiles à exprimer verbalement.
« C’est plus facile de danser serré en écoutant chanter “je t’aime” que de prononçer ces mots soi-même » conclut l’expert de tango suédois, Carl Gunnar Åhlen, dans un article sur le tango finlandais.
La création des premiers tangos finlandais date des années 30.
Toivo Kärki (1915-1992) et Unto Mononen (1930-1968) sont les plus grands de nos compositeurs – certaines de leurs chansons sont devenues immortelles – mais ils ne sont pas les seuls (citons également Olavi Virta et Eino Grön). La Finlande est le seul pays au monde, après l’Argentine, où le tango fait véritablement partie intégrante de la culture populaire.
Le tango finlandais est une interprétation simplifiée du tango argentin comprenant aussi des éléments de chansons populaires russes. Les figures ne sont pas si compliquées – que dans le tango argentin – mais la cadence est la même et c’est aussi l’homme qui guide la femme. On danse aussi très serré (taet), les yeux fermés. Les Finlandais sont généralement taciturnes et timides ; le tango agirait donc comme un “transmetteur” de sentiments difficiles à exprimer verbalement.
« C’est plus facile de danser serré en écoutant chanter “je t’aime” que de prononçer ces mots soi-même » conclut l’expert de tango suédois, Carl Gunnar Åhlen, dans un article sur le tango finlandais.
Comme l’a précisé l’investigatrice finlandaise du tango, Pirjo Kukkonen, dans son livre Tango Nostalgia, le festival a contribué à la survie de la poésie de notre tango même si les nouvelles créations sont marquées par une sentimentalité et une superficialité croissantes.
Juste avant le festival, les aficionados commencent à envahir la ville avec caravanes et tentes; les hôtels, pris d’assaut, sont réservés un an à l’avance.
Après une parade inaugurale, la rue du tango, Tangokatu, est déclarée ouverte et l’on y danse du matin jusqu’à minuit.
Le festival de Seinäjoki est une véritable fête populaire. Ici, c’est bien le peuple qui danse, jeunes ou vieux, en chaussures de sports et jogging ou en habits de fête et talons aiguilles (voire même en imperméable et bottes de caoutchouc !)
Notre danse est faite d’une grande variété de pas et de figures – de la plus simple à la plus élégante – mais la cadence reste primordiale.
Il est à noter que, contrairement aux autres pays nordiques, les Finlandais dansent avec un réel enthousiasme.
On peut aussi prendre des cours avec les plus populaires des enseignants, Åke Blomqvist et sa femme Leena. Concerts, exhibitions et championnats sont aussi au programme. Une convention culturelle a été signée en 1999 avec des représentants argentins et depuis, un show est proposé chaque année avec des danseurs de Buenos Aires.
Viveca Tallgren